A l'époque Paléolithique, ce sont les parages de la Seine et de l'Eure qui sont les plus peuplés et très peu le Calvados à l'ouest de la Dive, la Manche et l'Orne. Ces trois départements offrent, par contre, de nombreux restes mégalithiques (Calvados, 17 dolmens et 15 menhirs; Manche, 13 et 6; Orne 33 et 26, contre 6 et 11 dans la Seine-Inférieure, 18 et 20 dans l'Eure). Et déjà les menhirs normands jalonnent les abords des voies romaines, prouvant que, là aussi, les Romains n'ont fait que ravaler et durcir les sentiers gaulois.

Lors de l'apparition de César en Gaule, les pays correspondant à notre Normandie étaient habités par des Celtes et des Belges à l'est, des Ligures ou des Ibéres à l'ouest. Cette diversité explique en partie les contrastes que présentent encore les populations normandes, blondes et élancées à l'est, brunes et trapues au sud-ouest , l'élément blond ayant été considérablement renforcé par les invasions germaniques et scandinaves.

Se réservant la conquète de l'Armorique, César confia celle des régions de la Manche à son lieutenant Titurius Sabinus, qui se heurta à une forte résistance des Unelles du Cotentin, dirigés par Viridorix et aidés par les gens d'Avranches, de Bayeux, de Vieux et même de Lisieux et d'Evreux. Première manifestation, si l'on veut, d'unité normande. La bataille se livra (56 av J.C), sans doute à Montcastre, région des marais de Carentan. Les défenseurs furent vaincus, mais, quatre ans après, la tribu aulerque d'Evreux soutenait encore Vercingétorix.

Au IIIème siècle les villes normandes n'avaient pas le même nom. En voici quelques exemples:
Rouen: Rotamagus
Bayeux: Augustodurum
Lisieux: Noviomagus
Lillebonne: Juliabona
Valognes: Alauna
Avranches: Ingena
Brionne: Breviodurum
Evreux: Mediolanum
Dreux: Ducasses
Harfleur: Caacosinum
Eu: Augusta
Coutances: Constantia

La réorganisation de l'empire au IVe siècle créa une "Lyonnaise seconde" qui correspond exactement à la Normandie, et les "civitates que l'on y distinguait (Rouen, Evreux, Sées, Coutances et Avranches) établirent à jamais les grandes divisions de la province.

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Dès la fin du IIème siècle les côtes de la Manche, et notamment l'estuaire de la Seine, connurent les incursions de barbares germaniques, primitivement de Saxons venus des abords du Jutland. Se renouvelant tout au long des IIIème et IVème siècles, elles amenèrent l'empire à organiser un "front de mer germanique", appuyé sur la fortification de points stratégiques et sur des garnisons de mercenaires dotés de terres aux alentours de ces ouvrages (notamment des Mauritaniens ou Marocains à Mortagne ou Mortain).Cette organisation , dont des traces de "Castrum" dans le théâtre de Lillebonne gardent le souvenir, ne put empêcher l'occupation du pays, au Ve siècle, par les Francs.

L'époque Franque fut aussi celle de la fondation des grands monastères, due notamment aux palatins du roi Dagobert, qu'y attirait les chasses de la forêt de Brotonne. Rouen vit s'élever au VIIe siècle, par les soins d'un ministre de Dagobert, saint Ouen, un monastère qui reçut le nom de saint Pierre avant de prendre celui de son fondateur. Saint Wandrille, disciple du grand apôtre irlandais saint Colomban, fonda vers le milieu du siècle sur le bord de la Seine l'abbaye dite d'abord de Fontenelle. Vers le même moment, saint Philibert créait, dans une boucle du fleuve, le monastère de Jumièges. Peu après le duc Waninge fondait le monastère de Fécamp, d'où sortit bientôt celui de Montivilliers. Au VIIe siècle, on vit l'évêque d'Avranches substituer le culte de saint Michel, sur le roc qui porta depuis le nom de l'archange, à celui d'un dieu gaulois, et remplacer le dolmen abattu par une première église, consacrée en 709 et dont la nef subsisterait encore (crypte de l'ouest).

C'est vers l'an 800 que débutèrent, avec l'apparition des premiers "Normands" sur les cotes de la Manche, des incursions scandinaves qui, devenant invasion sur la fin du siècle, aboutirent à l'occupation définitive des régions maritimes de la Neustrie.

Les hommes du nord montaient des barques (drakars) de 40 à 70 places, tenant remarquablement la mer, mais dont le fond plat et le peu de tirant d'eau permettaient la navigation dur les rivières. Navires de transport avant tout, car si les Scandinaves étaient d'habiles marins, sachant notamment se diriger sur les astres, ils ne se battaient pas sur la mer: les défenseurs francs en eurent raison chaque fois qu'ils les y attaquèrent. Ils formaient, par contre, une infanterie courageuse, manoeuvrière, mieux armée que l'adversaire, habile à surprendre l'ennemi par des arrivées soudaines (la flotille remontant les fleuves à la faveur de la marée, tandis qu'une partie de l'expédition suivait les rives), à établir des sièges soutenus par des machines de guerre et à se retrancher dans les îlots des estuaires ou sur des promontoires.

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Tandis que les Normands de la Loire dévastent encore les environs de Tours, ceux de la Basse-Seine s'apaisent et se stabilisent peu à eu. Les pillards commencent à songer à un établissement.Après de longues années de lutte, un chef norvégien, banni de son pays et opérant à la tête d'une bande de danois, Rolf (Rollon) accepte de traiter avec le roi carolingien,

Charles le simple. L'accord de 911 s'il fût écrit, n'a pas été conservé.Ayant participé au siège de Paris, s'étant emparé de Bayeux, il épousa « à la manière danoise », c'est-à-dire sans trop de formalités, une certaine Popa ou poupée, fille du comte de la ville.Traité de Saint-Clair-sur-Epte :

Rollon reçut la Normandie contre promesse de recevoir le baptême et de se tenir en paix.

Le repeuplement intégral de la Normandie par les scandinaves permettrait de croire à une race normande de nordicité pure.
Des dispositions rappelant toute la législation de tradition nordique, donnent aux mesures de Rollon un caractère à la fois légendaire et vraisemblable.

Le respect du bien d'autrui, autant que d'argent, propre à la mentalité normande et qui explique d'ailleurs la règle dans le pays de Rollon où les pâturages n'ont pas de gardiens et où, tout récemment encore, on pouvait laisser, la nuit, les automobiles dans les rues et , les jours de marché, entasser les bicyclettes sur les places.

Abandon par le roi de Rouen de comtés et de domaines entre la Bresle , l'Epte, l'Avre et la risle.

Son fils Guillaume longue épée s'empare du cotentin et de l'avranchin alors tenu par les bretons.
Lorsqu'il meurt assassiné, les limites du futur duché sont presque atteintes, sauf à l'extrême sud et dans le perche.

Le règne de son fils Richard II ressemble par de nombreux traits aux précédents. Continuant la politique de son père, il appuie lui aussi la maison capétienne, notamment en aidant

Robert le Pieux à conquérir la Bourgogne (1002).Lui aussi contre ce voisin incommode fit appel à la flotte scandinave. Le chef qui la conduisait, Olaf, fut baptisé à Rouen et en apporte le christianisme dans son pays.

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Des fils de Richard II,

l'ainé Richard III, en butte, dès son avênement, à la révolte du cadet Robert, mourut peu après, peut être empoisonné. Début assez suspect du règne de Robert (1027-1035), qui concourut malgré sa brièveté à l'affermissement et à l'agrandissement du duché. Les circonstances de cette prise de pouvoir mirent le nouveau duc aux prises avec des révoltes de barons. Il les dompta énergiquement, forçant le seigneur de Domfront, Guillaume Talvas de Bellême, à capituler et à lui demander grâce à quatre pattes et selle sur le dos.

Enfin Robert est aussi, du moins pour le XIII eme siècle, le Diable, un peu dans le sens complaisant de démon, un peu par suite du goût mi-apeuré, mi-narquois des Normands d'alors pour les diableries, qui leur faisait déjà feindre de croire à des entretiens de Richard 1 er avec fantômes et démons (il aurait même, en forêt de Brotonne, arbitré le débat d'un diable et d'un ange à propos de l'âme d'un mauvais moine).

Aussitôt née, la Normandie essaime. On enverrait volontiers une preuve dans le beau pèlerinage de Robert et une raison dans les goûts aventureux de la race nordique si les pèlerinages n'étaient pas alors de pratique courante. Dès le milieu du XIème siècle, une part importante des gens du Perche, entreprirent de chasser les Musulmans d'Espagne : il a pu même en tirer la thèse d'une origine normanno-espagnole de la chanson de Roland.

Tandis qu'il était devenu le maître de l'Italie méridionale, son frère le grand duc Roger enlevait par une lutte de 30 ans, la Sicile aux Musulmans. Ainsi, bien avant la fin du XIe siècle, quelques Normands avaient conquis la moitié de l'Italie, jeté les bases d'une alliance durable avec l'Eglise, infligé à l'Islam son premier grand revers.

Bien que convertis au catholicisme, les ducs de Normandie ont gardé cette tradition du mariage "à la danoise". En plus de l'épouse légitime, ils ont une épouse de coeur qu'ils installent à leur cour en plaçant sur le même pied d'égalité enfants légitimes et bâtards. Robert le magnifique n'échappe pas à la règle en installant Arlette Vertpré, fille d'un marchand pelletier de la ville, dans son château de Falaise.

C'est là que naît, un soir de Noël 1027, le petit Guillaume. Lorsque le duc Robert décide de partir en croisade, il présente à son entourage son héritier, de 8 ans à peine, un petit bâtard! Toute sa vie, Guillaume subira comme un affront ce mot. 10 Août 1047 bataille de Vales-dunes, 1054 bataille de Montemer-en-Bray, 1057 bataille de Varaville.

1049 à 22 ans il épouse Mathilde, fille du comte de Flandre "très belle de corps et généreuse de coeur". 1064 le vieux roi Edward d'Angleterre, n'ayant pas eu d'héritier et sentant sa fin proche, charge son beau frère de rencontrer Guillaume et de lui annoncer sa décision de faire de lui son héritier. Edward meurt mais Harold, poussé par le clan saxon, est proclamé roi d'Angleterre le 6 janvier 1066. Guillaume apprenant la trahison, décide d'entreprendre la reconquête de ce qu'il considère comme un héritage légitime. Il envoie des émissaires à Rome, le pape convaincu donne son accord pour la reconquête et lui fait confier le "Vexillium Sancti Pietri" (l'étendard de St Pierre). Une armée de 15000 hommes se prépare, pendant 6 mois, plus de 500 navires sont construits et Guillaume fait aussi réquisitionner les bateaux de pêche jusqu'en Aquitaine. Le 18 juin 1066 avant le départ, Guillaume nomme solennellement Mathilde, régente de Normandie pour le temps de l'expédition. Le 10 septembre la flotte prend le large en partant de Dives sur mer mais la tempête les oblige à se rabattre sur St Valéry sur somme. La flotte repart après 3 semaines et accoste le 29 septembre 1066 à Pevensey où le duc de Normandie fait construire une fortification puis se dirige vers Londres pour prendre le pouvoir. Harold doit essayer de surprendre les normands mais Guillaume est plus rapide et lance le premier l'attaque. Les saxons ne disposant pas de cavalerie ni de cottes de mailles se font massacrer. Guillaume est désormais surnommé "le conquérant" et se fait couronner, roi d'Angleterre.

Désormais, Guillaume fut beaucoup plus roi d'Angleterre que duc de Normandie. Après le voyage triomphal qu'il fit dans notre province en 1067, il y revint rarement, la laissant sous la régence de sa femme Mathilde de Flandre : ce fut notamment pour arrêter lui-même et enfermer dans la tour de Rouen (1082) son demi-frère l'évêque de Bayeux Odon, né d'un second mariage d'Arlette, et qui provoquait des troubles en Normandie.

L'année suivante, la reine mourut (3 novembre 1083) et fut ensevelie dans l'abbaye de la Trinité de Caen qu'elle avait fondée (1059) en rachat de leur mariage consanguin célébré sans dispense pontificale.

Le jour de Noël à Westminster. Guillaume à l'assaut de Mantes la jolie, s'empale sur le pommeau de sa selle,transporté à Rouen il y meurt le 9 septembre 1087 et est inhumé à Caen à l'abbaye aux hommes avec Mathilde.

A la mort de Guillaume le conquérant en 1087, ses trois fils se partagent le royaume.

Robert courte-Heuse reçoit le duché de Normandie, Guillaume le roux reçoit le royaume insulaire et Henri Beauclerc reçoit une somme d'argent. Henri s'assure du trône d'angleterre après l'accident de chasse de son frère Guillaume. Henri 1er met donc un terme provisoire à l'anarchie, et élève de nouveaux châteaux (gisors, nonancourt) et des villes neuves (Verneuil).

Henri II, roi incontesté de toute l'Angleterre, ce Plantagenêt âgé de 21 ans, était le plus puissant monarque de la chrétienté. Son état s'étendait de l'Ecosse aux Pyrénées. La Normandie , et particulièrement la presqu'île manchoise, devint ainsi le centre géographique de cet immense royaume.Il ne semble même pas que Henri II se soit particulièrement occupé de la Normandie , bien que l'on puisse citer de lui quelques mesures intéressantes, comme la charte confirmant les privilèges de la guilde des marchands de Rouen (1149).

1148-1189 Normandie, pivot de l'empire Plantagenêt, partout on construit ou restaure des châteaux réputés imprenables (Arques, Falaise, Domfront) château Gaillard est le prototype d'une puissance mise dans la pierre et qui s'avérera, le danger venu, bien illusoire.

La période qui va de Guillaume à la première conquête française est l'âge d'or du droit public normand. Jusque-là, il n'était pas fixé ; par la suite, il se francise. Sous et par Guillaume, Henri 1 er, Henri II, il atteint le plus haut degré de perfection que le moyen age ait connu en ces matières. Le régime de la Normandie fut alors la « monarchie féodale ». Le duc aurait gardé l'exercice exclusif de la haute justice, comportant la peine capitale.

La féodalité est à la base de l'organisation militaire et territoriale : les possessions nobles sont évaluées en « fiefs de haubert » pouvant et devant fournir un chevalier au service militaire.

Suzerin des suzerins, le prince tire tous les avantages possibles de cette situation : « chef militaire, il a le droit non seulement au service de ses barons, minutieusement réglé, mais à l'arrière ban, qui lui permet de convoquer tous ses sujets. Il limite encore la puissance militaire de ses barons en soumettant la construction des châteaux à son autorisation et en se réservant le droit d'y mettre garnison et d'y prendre otage.

Le territoire, jadis divisé en « centaines », l'était dès le début du XIe siècle en vicomtés, circonscriptions militaires, financières et judiciaires.

La glorieuse école architecturale normande atteint à la fin du XIe et au début du XIIe siècle, une telle perfection et crée des monuments d'une beauté si haute et si originale que l'on devrait bien se décider à nommer « art normand » cet aspect unique de la beauté monumentale.Grandeur sans trompe l'œil, pureté des lignes, dépouillement des façades, sobriété de l'ornementation, beauté de l'appareil, élan sans effort ni gracilité, heureuse distribution du plan.

Quelque chose des mêmes caractères se manifeste dans les magnifiques donjons:
- rectangulaires (Falaise, Vire, Arques, Domfront, Chambois),

puis polygonaux (Gisors)

ou circulaires (Conches),

dont la série aboutit au donjon rond à éperon du château Gaillard, près des Andelys.

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1189-1199 Richard coeur de lion poursuit une dizaine d'année, l'oeuvre grandiose de son père mais au prix de lourdes dépenses militaires. Il fut couronné duc de Normandie à Rouen, le 20 juillet, et roi d'Angleterre à Londres le 3 septembre 1189.

La Normandie de la seconde moitié du XIIe siècle a sur eux une avance de 50 ou 100 ans. La France capétienne, notamment, ne sera à sa hauteur, pour les institutions, l'art, l'historiographie que sous saint Louis.

Le séjour que Philippe Auguste et lui, se rendant à la croisade, firent ensemble en Sicile (hiver 1190-1191) détruisit leur entente et ils achevèrent de se brouiller durant le siège de Saint-Jean-d'Acre. Une courte trêve ménagée par l'église, sur la fin de 1195, permit à Richard de bâtir près des Andelys la forteresse de Château-Gaillard, qui coupait la vallée de la Seine et l'accès de Rouen. On sait le cri d'admiration complaisante que lui arracha ce magnifique ouvrage : « Qu'elle est belle, ma fille d'un an ! ».

Richard mourut au siège de Châlus en Limousin le 26 mars 1199.

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Les débuts de la réforme : Ce sont des hommes d'action et non des intellectuels, et la loyauté qui forme fond de leur réserve veut qu'ils aillent au bout de leurs idées. Aussi la réforme, propagée par la prédication et par les traités, se répandit-elle vite chez-eux, et dans toutes les classes. Le clergé normand, profondément atteint, donna à la réforme un de ses premiers martyrs français, le curé de Condé-Sur-Sarthe, Etienne Lecourt, brûlé en 1533.

Au point de vue de la répartition géographique, toute la Normandie fut également atteinte, et c'est la persécution qui groupa les huguenots en certaines régions plus propices à la défence ou à la dissimulation.

Les masses gagnées aux idées nouvelles, se serrant autour de pasteurs envoyés de Genève, dressèrent partout des églises. Le Cotentin, marche de résistance de la Normandie , eut la sienne dès 1555, Rouen et Dieppe en 1557, Caen en 1558, le pays de Caux et le Havre en 1560, Coutances en 1561. La même année, le baron de la Ferté-Fresnel demandait à Genève un ministre pour la région de l'Aigle.

Le massacre parisien de la Saint-Barthélemy ne fut imité qu'à Rouen (septembre 1572). Mais, en mars 1574, la guerre civile reprit de l'ampleur en Basse Normandie avec le débarquement, sur la côte du Cotentin, de Montgomery, qui s'était réfugié dans les possessions anglaises.

Les haines religieuses font oublier tout sentiment national, les protestants livrent le Havre aux anglais.

La paix rétablie par l'Edit de Nantes (13 avril 1598), retour au fédéralisme de l'ancienne France, la Normandie protestante forma une province synodale où les six colloques de Rouen, Caux, Caen, Falaise et Alençon rassemblaient 58 églises, les unes considérables, les autres simples oratoires de fief. Le parlement de Rouen refusa jusqu'en 1609 d'enregistrer l'Edit : celui-ci n'en fut pas moins appliqué et la Normandie put relever ses ruines.

Il suffit que la paix fût rendue à un tel peuple pour qu'il retrouvât la prospérité. La sage administration de Sully y fit merveille, et nulle terre mieux que la Normandie ne pouvait répondre aux vœux du grand ministre du « pâturage et labourage ».

Ce sont les expéditions de l'armateur dieppois Champlain, parties du Havre (1604) ou de Honfleur (1608) qui fondèrent Québec (1608) et organisèrent la Nouvelle-France .

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1620, le jeune Louis XIII vient assiéger le château de Caen, fidèle à Marie de Médicis et obtient la soumission de la ville.
L'accroissement des impôts causa, en 1639, un mouvement qui, du Cotentin soulevé contre la gabelle dont il était jusque-là exempt, gagna Vire, Bayeux, Rouen.
En plus d'émeutes où périrent des fonctionnaires et des collecteurs d'impôts, des bandes s'organisèrent sous les ordres de Jean Quétil dit Jean Nu-pieds.

Il fallut envoyer en Normandie le maréchal de Gassion avec une très forte armée, qui les écrasa près d'Avranches, tandis que le chancelier Séguier sévissait contre les rebelles et leurs complices, recrutés dans toutes les classes.

La fronde offrit à ces corps l'occasion de nouvelles agitations, fomentées par le gouverneur, duc de Longueville, et sa femme, la célèbre sœur du grand Condé. Ce dernier ayant été enfermé par Mazarin dans le château du Havre, la duchesse tenta vainement d'enlever cette place ainsi que Dieppe.

Le protestantisme normand eut, au XVIIe siècle, quelques figures de prenier plan, notamment l'hébraïsant Samuel Bochart, de Caen, les pasteurs Pierre du Bosc, de cette ville, et Basnage, de Rouen ;

le plus grand marin de Louis XIV,Duquesne, était Dieppois et huguenot.

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Le 5 Février 1650 Rouen reçoit en grande pompe le roi Louis XIV âgé de 12 ans, sa mère Anne d'Autriche, régente du royaume de France,

et le cardinal Mazarin, son principal ministre.
L'ouest est alors en pleine fronde et Mazarin compte sur ce voyage pour apaiser l'agitation en Normandie.

L'essor sous Louis XIV: la prospérité industrielle et maritime, amorcée au XVIème siècle continue sous le règne du roi soleil. Faïence de Rouen, drap d'Elbeuf, dentelle d'Alençon. La province bénéficie des attentions royales et de celles de Colbert qui crée des manufactures.

Plusieurs châteaux ont été édifiés à cette époque: Balleroy dans le calvados, Cany Barville en seine maritime, Champ de bataille dans l'Eure et haras du pin dans l'Orne.

Colbert poussait également aux constructions maritimes et c'est alors (1686) que

Vauban fit commencer les travaux du port militaire de Cherbourg. Enfin, la Normandie essaimait au Canada, où partirent notamment de nombreuses familles de Tourouvre (près de Mortagne) et d'autres localités percheronnes.

C'est le rouennais Cavelier de la Salle qui découvrit et descendit le Mississipi et prit possession de la Louisiane (1682) avant d'aller mourir au Texas (1687),

le Dieppois d'Iberville qui reconnut l'embouchure du Mississipi.

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La prospérité de la Normandie ne tarda cependant pas à renaître dès que la liberté du règne de Louis XV eut recréé des conditions favorables.

Le 10 juillet 1772 est fondée à Caen la loge Maçonnique St Jean de Thémis.

La première loge normande apparaît au Havre en 1739 sous le nom de Fidélité, puis c'est le tour de Rouen en 1750 (grande et sublime loge écossaise) et de Caen en 1761 (les coeurs sans fard).
Le 28 septembre 1763 est constituée la première loge de Bayeux (la constance).
Alençon en 1763 (les coeurs zètes)
Falaise en 1764 (saint augustin de la parfaite union)
Honfleur 1769 (étroite amitié)

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Le lundi 29 juin 1786, Louis XVI quitte enchanté la Normandie sur cette réflexion: " je m'aperçois que j'approche de Versailles, mais j'en sortirai plus souvent, et j'irai plus loin que Fontainebleau!" Hélas son prochain voyage ne le conduira qu'à Varennes.

A partir de 1786, le traité de commerce signé avec l'Angleterre frappe durement l'industrie normande:

Tissage à Elbeuf, faïence de Rouen, tanneries de Pont Audemer etc. La Normandie participe avec enthousiasme à la rédaction des cahiers de doléances.

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A l'annonce de la prise de la Bastille , le 14 juillet 1789, les Rouennais s'emparent du vieux château, devenu prison, et le démolissent

La foule se donnait le plaisir d'émeutes à l'instar de Paris, en prenant le 15 juillet 1789, la tour François 1 er du Havre, en occupant, le 17, puis en démolissant le château de Rouen, en massacrant le gouverneur de celui de Caen, Belzunce.

Le 17 décembre 1789, le plan de division des départements Normands est adopté dans ses grandes lignes, par 59 voix contre 3, mais tout cela ne va pas sans disputes ni protestations.
- pour le département d'Evreux, la rivière s'impose sans trop de problèmes.
- pour le département de Rouen on hésite beaucoup sur le nom de basse seine
- le département d'Alençon va s'appeler pour un temps "haute Orne"
- le département de St Lô ne veut pas de Cotentin qui rappelle trop l'ancien régime détesté
- pour le département de Caen, personne ne veut de Basse Orne ou Orne inférieure, alors un avocat à Bayeux se lance dans une histoire assez embrouillée d'un vaisseau de l'invincible armada échoué sur les rochers de l'asnelles en 1588, le San Salvador, qui après des altérations successives (Calvador, Calvado, Calvados dans la dénomination "rochers du Calvados") devient Calvados.

La Normandie n'en envoya pas moins à la convention quelques députés avancés, qui se rangèrent parmi les montagnards,

les frères Lindet, de l'Eure, Charles Letourneur, de Granville (il vota la mort du roi avec appel au peuple), l'ancien clerc d'huissier, J-B Lecarpentier, de Helleville (Manche), qui fut dans son département d'origine un redoutable représentant en mission et pourchasseur de suspects. Plus nombreux cependant étaient les Girondins : dans l'Eure, cinq députés

(dont Buzot) sur onze ; Dans l'Orne, Valazé ; dans le calvados Fauchet et Gabriel de Cussy.

Chouannerie normande : La grande armée vendéenne de La Rochejacquelin y termina sa brillante campagne de 1793, par un essai pour soulever l'Avranchin et une attaque également vaine de Granville (14 novembre), précédent de peu la bataille du Mans

où elle fut écrasée par Marceau (13 décembre). C'est aussi de l'Alençonnais que sortit celui qui allait être le chef de la chouannerie normande,

Louis de Frotté. Il n'est pas indifférent à son destin qu'il fût le premier catholique d'une famille de gentilshommes huguenots opiniâtres dans la résistance religieuse.

Nicolas Conté

Nicolas Conté est n é le 4 Août 1755 à Sainte Ceneri près Sées.
A Proximité de Sées ( Orne), sous la couche calcaire, éxistent des terrains anciens et une carrière exploitant des shistes du Gotlandien.
Les charpentiers de l'époque tracent les épures de leurs charpentes avec des morceaux de schiste.
Voyant leurs mains sales, Comté a l'idée d'enfermer, entre deux morceaux de bois, une lamelle de ces schistes.
C'est là l'origine du fameux crayon à mine que l'on connaît toujours aujourd'hui.
Mais la plombagine se fait rare, en Avril 1794 sous la grande terreur, le blocus rend difficiles les échanges maritimes.
Mélangeant en 8 jours son argile et son graphite, Conté invente ce que l'on va appeler la plombagine artificielle.
Le 11 pluviôse de l'an III, il dépose son brevet et fonde sa propre fabrique de crayons.

Il disparaît le 6 Décembre 1805 à 50 ans. "Cet homme serait capable de rendre fertile le désert" disait de lui l'empereur Napoléon 1er.

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Détournement mais conclusion logique de la révolution, l'aventure napoléonnienne trouva une Normandie plus que lasse de sa participation modeste aux agitations politiques, et mal payée par l'honneur de fournir deux membres au Directoire,

Letourneur et le général Moulin, de Caen.Aussi le pays accueillit-il avec faveur le consulat, dont fit partie

le Normand Charles François Lebrun, de S.-Sauveur-Landelin près Coutances (1730-1824), robuste vieillard qui devait devenir duc de Plaisance, architrésorier de l'Empire, gouverneur de Hollande et grand-maître de l'Université.

On ne peux oublier que le grand savant Laplace (1749-1827) naquit et fit ses premières études à Beaumont-en-Auge.

C'était avant tout la terre plantureuse et laborieuse que Bonaparte admirait quand il écrivait, d'un voyage en Seine-Inférieure,

à son frère Joseph : « Tout ici est consolant et beau à voir, et j'aime vraiment cette belle, bonne Normandie : c'est la véritable France. »

Sous la direction de bons administrateurs comme le préfet Montalivet dans la Manche , la province développa son agriculture, notamment l'élevage du cheval, alors indispensable à l'armée.

Voyage en Normandie de 1802

Bonaparte quitta Paris le 29 octobre 1802 pour aller visiter le champ de bataille d'Ivry.
A 16h il était à Evreux où il passait la nuit, le 30 il traversait Louviers où il fut reçu par une garde d'honneur.
Le 30 à 15h, le premier consul faisait son entrée à Rouen avec madame Bonaparte. Il y descendit à l'hôtel de la préfecture et il y fut reçu par le maire. Il s'était formé à Rouen un corps de cavalerie appelé "garde volontaire à cheval".
Le 3 novembre, Bonaparte quittait Rouen pour Elbeuf, Une compagnie de soixante volontaires à cheval, tous citoyens d'Elbeuf, était venue à sa rencontre.
Le premier consul rentrait à Rouen le 5 novembre à 6h, passant à 10h à Caudebec. A Yvetot, une compagnie de volontaires à cheval, lui servit de garde d'honneur pendant toute la traversée du territoire. A sa sortie du territoire cette garde fut relevée par une compagnie de Bolbec formée de 45 jeunes fabricants ou commerçants.
Le 5 novembre, dans la soirée, Bonaparte entrait au Havre. A sa rencontre était venue jusqu'à Harfleur, la garde d'honneur du Havre. 218 hommes, soit 5 compagnies des gardes à cheval et des canonniers. Level était le commandant du bataillon, Boulanger était capitaine des canonniers et Moulin, capitaine des gardes à cheval.
Le 9 novembre, Bonaparte quittait le Havre pour Dieppe. En cours de route il traversa Fécamp où 40 jeunes vinrent à 4 kilomètres de la ville faire escorte au chef de l'état. A 18h l'empereur arrivait à Dieppe où il trouve comme garde d'honneur une compagnie de jeunes citoyens en uniforme. De Dieppe, le premier consul fit plusieurs excursions, notamment sur le théâtre de la bataille d'Arques où il fut accompagné de plusieurs jeunes gens de la cavalerie dieppoise qu'il traita avec la plus grande bonté.
Parti de Dieppe le 12 novembre à 6h, Napoléon traversait Neufchatel puis Gournay où l'attendait une garde de trente cavaliers.
Le 12 au soir, l'empereur couchait à Gisors, à la manufacture du citoyen Moris et le lendemain à 11h entrait à Beauvais.
Le 14 au soir, un coup de canon annonçait à Paris, que le premier consul était rentré à Saint-Cloud à 7h30.

Le 15 Brumaire de l'an XI (7 novembre 1802) Bonaparte en compagnie de sa femme Joséphine, arrivait au Havre. La ville réservait au grand homme un accueil digne de sa gloire. Tous les bâtiments étaient éclairés

et la rue de Paris resplendissait de mille feux. Le lendemain il visita la ville à cheval, il ne cessa de répéter son souhait de voir le commerce du Havre prospérer. Il poursuivi son inspection le dimanche, par l'arsenal de la marine. Il faisait là, une véritable enquête. Quand il reçut plus tard les autorités, il leur dit "Pénétrez-vous bien de cette pensée que le Havre est appelé à rivaliser avec les ports de l'Europe les plus renommés.

Les gardes d'honneur de l'empire

Ces gardes sont crées de plusieurs façons différentes. Tantôt c'est l'initiative individuelle, tantôt la volonté municipale, tantôt l'impulsion préfectorale qui donnent naissance à cette garde. Les divisions qui se forment en 1803, pour le voyage du premier Consul en Normandie, sont presque toutes municipales.

Si en effet, quelques gardes de l'ouest sont presque uniquement formées de fils de riches propriétaires, il en est d'autres où l'on voit surtout des commerçants (Eure). C'était une bonne note aussi pour les employés de l'état, que d'avoir fait partie de la garde d'honneur mais cela eut des concéquences fâcheuses. Beaucoup de ces employés se ruinèrent pour entrer dans des corps où il fallait d'armer, s'équiper et s'habiller à ses frais. En principe, les gardes ont toujours été volontaires et leurs fonctions gratuites.

Quel était maintenant le service auquel ces corps étaient appelés? La garde à cheval se portait au devant de l'empereur, généralement jusqu'au premier relai. Puis se groupaient autour de la voiture impériale. Pendant son séjour dans la ville, la garde à cheval l'accompagne dans ses sorties.

Napoléon décida ensuite: "les compagnies qui dans les villes où il a passé se sont formées pour lui servir de garde d'honneur pourront assister comme les députations des gardes nationales au couronnement de sa majesté en tel nombre qu'il conviendra à chacune de ces compagnies". Le jour du couronnement, ils furent réunis en une brigade sous les ordres du colonel Beaumont, aide de camp de Murat. La brigade était divisée en deux sections. Les détachements de Louviers, Rouen, Le Havre, Fécamp, Bolbec, Elbeuf faisaient partie de la première, sous les ordres du colonel Cazin-Caumartin.

Garde d'honneur de Caen	Garde d'honneur d'Elbeuf	Garde d'honneur du Havre	Garde d'honneur de Louviers	Garde d'honneur de Rouen

Un an après, le gouvernement essaya de transformer ces gardes d'honneur locales en un corps militaire. Le 26 novembre 1805, les compagnies de grenadiers et de chasseurs de la garde nationale formeront dans la suite la garde d'honneur de sa majesté lorsqu'elle se rendra dans les départements. Certaines gardes d'honneur se sentirent cruellement atteintes et protestèrent. Les gardes d'honneur furent encouragées à se rendre à l'armée. Dans quelques villes, les gardes d'honneur furent exempts du service de la garde nationale (Manche, Calvados, etc.) A Gournay, appuyés par la municipalité, les gardes se refusèrent à faire le service de la garde nationale, que demandait d'eux l'autorité militaire. Ils furent dissous.

En 1808, les gardes d'honneur n'ont plus l'existence dans les cérémonies publiques, le ministre rappelle que la garde a cessé d'exister par l'absence de l'empereur et les drapeaux sont déposés à la préfecture (4 janvier 1809). Il ne faudrait pas croire cependant que les ordres du ministre aient été exécutés partout. "Une garde d'honneur se forme spontanément et librement sous la direction de l'autorité préfectorale si elle se compose d'habitants de plusieurs communes, et de l'autorité municipale si elle ne se compose que des habitants d'une seule commune. Elle nomme ses officiers et demeure à la disposition du maire, mais ne forme pas un corps politique.

Dès les premiers bruits d'un voyage possible de Napoléon dans l'ouest, de nouvelles gardes se forment en mars 1809, dans l'Orne et en Avril dans l'Eure.

En 1812, l'uniforme sera partout celui de la garde nationale, le règlement de la garde nationale servira pour la garde d'honneur.

Les chasseurs à cheval:

Le 11ème Régiment de Normandie: Par ordonnance du 17 mars 1788, les légions mixtes sont divisées pour former les chasseurs à pied et les chasseurs à cheval.
Le 1er janvier 1791, ils quittent leurs noms et passent 11ème régiment de chasseurs ex-Normandie.
Les chasseurs à cheval deviendront une pépinière de cavaliers d'épopée. En effet, la vogue des chasseurs, à l'allure leste, entreprenante et soudaine, fut tout de suite très grande et les jeunes gens s'y engagaient avec fougue.

Le 16ème Régiment de chasseurs à cheval, est formé le 7 mars 1793, avec les chasseurs Normands de Labretèche. Il participe alors pour partie, avec l'armée de l'Ouest, aux opérations dans l'Ouest. Il charge à Austerlitz (1ère inscription sur son étendard) après avoir participé aux combats préliminaires d'Amstetten, Posalitz et Vischau.

En 1806-1807, il est à Iéna (2ème inscription), Lübeck, Huff, Eylau (3ème inscription) et Koenigsberg.

En 1809, il charge à Essling, Raab

et Wagram (4ème inscription).
En 1812, il est engagé à Witepsk, Smolensk, la Moskova et Kranöe.
En 1813, il est à Lutzen et Leipzig.
En 1814, il fait partie des derniers défenseurs de Paris et est engagé à Champaubert, Vauchamps et la Ferté-Champenoise.
Il est dissous le 12 mai 1814.

Le 19ème Régiment de cavalerie: ex Régiment Royal-Normandie.

Le passage de Bonaparte laissa dans la ville un enthousiasme indescriptible.

Napoléon s'intéresse aux travaux du port de Dieppe en 1806. Le 8 mai 1811, il visite la continuation des travaux du port en rade de Cherbourg

Port militaire de Cherbourg

Joséphine: Chacun sait que Joséphine, épouse de Beauharnais, était une créole née aux Trois-ilets (Martinique). Mais rares sont ceux qui savent que Joséphine Tasher de la Pagerie (23 juin 1763) appartient à une famille du Perche Normand, de Chateauneuf en Thimerais;elle s'est retirée à Navarre (près d'Evreux) après son divorce, puis fut faite Duchesse de Navarre en 1810.

La Normandie a donné aussi beaucoup de généraux d'empire:
Walhubert, Moulins, Ernouf, Briqueville, le Marais, Decaen et Lucas.

Révolte de mars 1812 à Caen:

2 Mars 1812, un grand nombre de banqueroutes des entreprises industrielles, l'interrruption du commerce maritime et une mauvaise récolte de blé de 1811, laisse planer sur la ville de Caen, une certaine morosité.
A Caen, il se trouve sur le pavé, les deux tiers des ouvriers et la misère est grande. Le dépôt de mendicité créé en 1809 pour offrir un asile au malheur et réprimer la mendicité opiniâtre, ouvre ses portes dans l'abbaye aux dames de Caen, le 1 er Février 1812.
Pour ne pas jetter l'alarme, l'administration ne doit pas porter atteinte à la libre circulation du blé en manifestant son inquiétude face à l'approvisionnement futur.
Au matin du lundi 2 mars 1812, la halle aux grains de la ville de Caen, l'église désaffectée de la place Saint Sauveur, la "populace" proteste contre le prix élevé de l'orge et du blé, alors que l'ouvrage manque. "Du travail et du pain" criait-on sous la halle.
Devant une foule de femmes furieuses voulant acheter du pain, le prefet, le baron Méchin, est scandalisé par la présence d'enfants de 12 à 13 ans, et ne doute plus que cet acharnement à mettre des enfants en avant fut un mouvement dirigé. Il ordonne au commissaire de police Oyon de signaler les plus mutins, pour que ceux qui persisteraient seraient arrêtés.
"On veut mettre nos enfants à Bicêtre! (la prison de la Maladrerie). répond une femme.
Les gendarmes retournent dans la halle et font évacuer "les turbulents".

Lentaigne de Logivière, né à Caen en 1769, est nommé par Napoléon, maire de Caen en 1806.

Le prefet Mechin nourrissait une particulière antipathie vis-à-vis du maire.
On affirme que le maire et le prefet ont été bousculés à la halle aux blés, pour la cherté des grains. Le prefet a jeté de l'argent à la populace pour que l'on se porte à le ramasser, et de là il s'est échappé chez lui. (18 Francs, un ouvrier gagne 1 franc pour une journée de 12 heures de travail).
Le rapport de l'inspection générale de la gendarmerie conclut dans un bilan circonstancié des incidents, que "des pierres furent jetées" dans les fenêtres du préfet. Ainsi, il apparait certain qu'il n'y eut aucun blessé, aucune violence contre les personnes, ni même de pillage dans la matinée du 2 mars.
La foule oisive, se dirige sur le moulin de Montaigu. Un détachement de la compagnie de réserve et Mr le Colonel Guérin s'interposent entre cette propriété et les séditieux, mais trop faibles pour arrêter ce torrent, la maison fût pillée.
"Le peuple annonçait l'intention de tuer Mr Mottelay, propriétaire". "On a vu dans le pillage, s'indigne le prefet, des hommes qui se disaient affamés, jeter la farine en l'air, égorgaient des bestiaux et enlevaient les objets précieux!"
Les différents couriers relatifs à l'enquête ne font pas état du sacrifice des bestiaux, ceci pourrait donc bien n'être qu'une simple rumeur pour augmenter l'indemnisation. Le pillage du moulin de Montaigu va permettre à Mottelay de régler une partie de sa dette avec le dédommagement des dégâts occasionnés par les révoltés. Le 27 mai 1813, un décret fixe la somme de 6388.31 Francs pour dommages occasionnés, qui sera payée sur les revenus de la ville. Les embarras de Mottelay, antérieurs à l'émeute de 1812, entraîneront sa faillite définitive et la cession des moulins en 1815.
Quand la situation se dégrade, les autorités ne parvinrent à réunir que 12 gendarmes et 113 hommes des compagnies de réserve dont la moitié se composait de recrues admises depuis 8 jours.
Le lendemain, 3 mars à 7 heures, de fortes patrouilles parcourent la ville. Près de 300 gardes nationaux dont leur nombre se renforcera dans la journée des gardes des arrondissements de Bayeux et de Falaise. La ville est sous surveillance d'un commissaire spécial Moreau de la Roquette, nommé par l'empereur en aout 1811.
Le 5 mars, 200 hommes du 113e régiment d'infanterie arrivent de Valognes. Dans les jours qui suivent les incidents du 2 mars, une inquiétude sourde semble peser sur la ville silencieuse. L'ordre est parfaitement rétabli.
"Un petit garçon de 10 ans a rapporté une culotte de velour, une bague en or et un sac à Mme Mottelay.
"L'achat des céréales, base de l'alimentation, constitue la préoccupation essentielle des gens modestes. Or le prix du sac de blé, fluctuant chaque jour, atteignait en février 1812, le double du prix ordinaire. Si on corrige la populace lorsqu'elle franchit les bornes de la tranquillité, il faut aussi prendre tous les moyens d'éviter qu'elle ait occason de se plaindre avec apparence de raison. Les affameurs sont des gens à surveiller sans cesse et particulièrement dans un moment de disette."
Le 4 mars, le prefet évoque le rassemblement populaire de manière plus inquiétante à l'intention du gouvernement.
"Le germe de sédition n'est pas étouffé." provocations de quelques individus mal famés qui ont insultés deux gardes d'honneur. On assurait aussi que les Anglais croisaient devant la côte et menaçaient de descendre.
Pourtant le commissaire Fournier, envoyé secrètement par le mnistre de la police, ne détecte "aucune marque ennemie ou étrangère dans cette affaire".
Le comte d'empire Réal écrit, "j'ai signalé il y a plusieurs années à monsieur le prefet du Calvados, une espèce de société qui sous le nom de Frères Lubin, réunissait les anciens carabots (ouvriers du port), qui à Caen comme à Rouen, ont fait parler d'eux dans les premiers jours de la révolution". En fait "les carabots" étaient une société fondée par les bourgeois de la ville, et se fixaient pour mission de veiller à l'ordre et à l'exécution des lois.
La menace d'une contagion transpire de tous les rapports des représebtents de l'état. Le 10 mars, le sous prefet de Vire écrit que depuis quinze jours les vols se multiplient dans l'arrondissement. Le maire de Verson dénonce les liaisons entre la populace de la ville et celle des campagnes environnantes.
Dans la Manche, le 18 mars, un attroupement de femmes avait arrêté des boulangers qui apportaient du pain, et s'en étaient emparées sans le payer.Dans les derniers jours de mars, un attroupement à Pont l'Evêque et un tumulte à Honfleur sont signalés.
Dans un courrier qu'il adresse au ministre de la police, le 26 avril, le commissaire spécial constate que la situation critique du peuple, privé au même instant de travail et de pain, va toujours en empirant, sans qu'on y aperçoive de remède.

Le 3 mars à minuit, le Duc de Rovigo, ministre de la police, annonce la décision de Napoléon.
"Il ne faut point faire grâce aux sortes de propos qui ont été tenus tels que ceux dont vous me rendez compte".

L'empereur envoie à Caen le général de division Durosnel, son aide de camp. Sa majesté fait diriger sur le Calvados environ 4000 hommes de troupes. Le ministre ajoute avec un certain cynisme "je vous le répète, il faut beaucoup de fermeté, ce n'est la faute de personne si la récolte de 1811 a été mauvaise."
Le samedi 7, les troupes de la garde impériale investissent la ville.Les faubourgs coupables sont consternés, tremblent. "Anéantir les rumeurs malveillantes" est la première exigence du général. La seule presse autorisée que peuvent lire les Caennais, le journal du Calvados, a pour fonction de publier les annonces officielles, rédigées parfois par le prefet en personne.
L'irruption de l'armée impériale est le signal attendu pour engager à froid les opérations policières que la prudence avait retardées. Le jour même de son arrivée, le général reçoit du prefet "la liste des séditieux les plus marquants qui ont pris part à l'émeute populaire, avec des notes détaillées sur chacun d'eux.
Dans la nuit sont arrétés, à peu près quarante individus des deux sexes et de tout âge, tous de la plus misérable condition.
"L'épouvante entrait au coeur des ennemis de l'ordre". A la tombée de la nuit, le prefet dénombre 50 détenus, et entre autres celle d'un individu prévenu d'avoir crié au milieu de la rumeur: "nous vivons sous un gouvernement féroce". Le commissaire a modifié la teneur de la phrase séditieuse dénoncée dans son rapport, "nous sommes régis par des lois tyranniques". On aurait pu s'étonner de ce style déclamatoire, dans lequel il est bien difficile de reconnaître ces cris qui partent habituellement au milieu des foules. La veille du procès, le nombre de prévenus en état d'accusation est de 61.
Les séditieux du 2 mars ne sont pas jugés par un tribunal civil, comme pouvait le laisser présumer la nature des délits, mais par une "commission militaire", mise en place sur ordre de l'empereur par le général Durosnel. Commandant les troupes du Calvados et de l'Orne, il convoque les membres de la cour.
La seule pièce officielle subistant du procès de mars 1812 est le jugement. Le reste du dossier est demeuré introuvable.
Le nombre des témoins est de 76. Une grande difficulté pour trouver des témoignages contre les émeutiers est soulignée par le ministre de la police. La rumeur d'une sentence rendue d'avance avait provoqué son irritation.
Le jugement est rendu dans la nuit du 14 au 15 mars, à une heure du matin.
L'article 91 du code des délits et des peines prévoit que: "l'attentat ou le complot dont le but sera, soit d'exciter la guerre civile en armant ou en portant les citoyens ou habitants à s'armer les uns contre les autres, soit à porter la dévastation, le massacre et le pillage dans une ou plusieurs communes, seront punis de la peine de mort". Sur la base de cet article qui ne correspond aucunement aux actes commis à Caen le 2 mars, sans l'ombre d'un massacre, quatre hommes et quatre femmes sont condamnés à mort.
"Tout pillage, tous dégâts de denrées ou marchandises, effets, propriétés, mobiliers commis en réunion ou en bande, et à force ouverte, sera puni des travaux forcés à temps, et condamné à une amende de 200 Francs à 5000 Francs". Ces articles 440 et 441 justifient 8 condamnations à 8 ans travaux forcés et 9 à 5 ans de réclusions.
Il n'y avait eu, le 2 mars, ni armes, ni morts, ni blessés et le calme fut rétabli le soir même. Le but évident de ce jugement est d'instaurer une terreur.

Auguste Samson, le plus jeune des fusillés, était l'auteur des "vociférations les éclatantes" : "passez-moi le prefet, je vais l'écorcher comme un vieux cheval!"
Catherine Provost, l'une des séditieuses qui ont poursuivi M le prefet. Son fils a lancé des pierres et cassé les vitres des bureaux de la préfecture.
François Barbanche, "séditieux des plus coupables" avait menacé notamment M le Maire et a volé 3 sacs vides à la halle.
Jacques Vesdy avait crié sur le passage des émeutiers: "qu'est-ce c'est que tous ces Jacobins-là?"
Tout au long des mois d'avril, mai et juin, l'approvisionnement en graines est chaotique. Le pain rare et parfois absent dans les boulangeries. On fait du pain avec de la farine de pommes de terre, de riz, de fèves, de pois.
Le 14 juin, un arrêté vise à introduire par tous les moyens possibles, le riz dans la consommation.
Cet aliment sain, nourrisant, agréable au goût, et qui s'apprête d'une foule de manières différentes, peut, dans les circonstances actuelles, remplacer les grains devenus si rares et si chers.
S'il demeure enthousiaste, le 24 juin, "je ne puis trop m'applaudir, le riz nous sauve" le responsable du département signale au ministre du commerce "la répugnance" d'une partie de la population "on est parvenu à faire croire à un grand nombre de malheureux que le riz se fabrique avec de l'alun (produit chimique utilisé en tannerie), que dans le riz plus commun il entre du plâtre, que tous ceux qui s'en nourrissent un mois périssent".
Nos Normands à tête de fer préfèrent un horrible pain d'avoine à un pain superbe fait à deux tiers de froment et un tiers de riz.

Un nouvel arrêté, le 24 juin ordonne "des poursuites rigoureuses contre tous les individus qui isolément, en réunion ou par bandes, dévastent les récoltes et fruits d'autrui".
Lorsque l'année 1812 s'achève, les moissons ont fourni des grains en quantité suffisante pour que s'estompe la menace de la disette mais le marché reste fragile et les approvisionnement aléatoires. Les incidents se raréfient.

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Le retour des Bourbons ne modifia guère les institutions départementales. L'effondrement de l'Empire après Waterloo entraîna cependant l'occupation de la majeure partie de la province et si les Anglais, sur la rive droite de la Seine , se firent remarquer par leur discipline, au point que des habitants de la rive gauche franchirent le fleuve, le reste de la Normandie occupée par les Prussiens fut mis en coupe réglée pendant plusieurs mois.

La Normandie fournit des dirigeants à toutes les tendances, voire même des ministres à plusieurs gouvernements.

Dupont de l'Eure représentait l'extrême gauche,

le duc de Broglie,

Guizot, député de Lisieux étaient parmi les plus écoutés des doctrinaires,

le marquis de Clermont-Tonerre fut ministre de la marine et des colonies puis de la guerre, et le comte de Guernon-Ranville, qui fit partie du fameux ministère Polignac. La Normandie fournit au nouveau souverain son premier et son dernier garde des sceaux, Dupont de l'Eure , député de brionne et Hébert, député de Pont Audemer.

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Seconde République et second Empire:
L'enthousiasme initial qui accompagna les débuts de la seconde république ne dura guère,
bien que le Normand Dupont de l'Eure eût été nommé président du gouvernement provisoire comme pour assurer, en sa personne d'ancien membre du conseil des Cinq Cents, la liaison avec la première République.

L'essor de la pêche à la morue, vivace aussi bien à Granville qu'à Dieppe ou à Fécamp, s'ajoutait aux nouvelles liaisons maritimes, rénovées par l'emploi des bâtiments à vapeur, pour accroître l'activité maritime. La liaison Dieppe-Newhaven faisait son apparition et, après un essai à Granville, la compagnie Générale Transatlantique faisait du Havre son port principal, contribuant pour une large part à l'extension de la ville enfin débarrassée de l'emprise de sa ceinture de remparts.

La dépopulation touchait pratiquement toute la Normandie à l'exception de la seule vallée de la Seine bénéficiant de l'essor industriel.

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L'effondrement du Second Empire devait amener comme après Waterloo une seconde invasion de la Normandie par les armées allemandes, mais des combats sérieux eurent lieu dans la Seine-Inférieure et dans l'Eure tandis que le Perche était le théâtre de plusieurs escarmouches contre les éléments de la seconde armée de la Loire reculant vers le Mans. Les troupes ennemies avancèrent alors jusqu'au-delà de Trouville et d'Alençon mais elles ne s'y implantèrent pas.

Ce fut également au début de la IIIe République que furent concédées, en 1875, les premières mines de fer du Bocage, dont l'exploitation devait devenir intensive dans les premières années du XXe siècle, donnant naissance à une métallurgie moderne en Basse-Normandie tout en alimentant une exportation qui contribua puissamment aux progrès du port de Caen.

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Les normands furent engagés dans les combats meurtriers de la guerre 1914-1918 en Belgique, à la première bataille de la Marne , au chemin des dames en 1917 et dans la deuxième bataille de la Marne.

S'il fallait une preuve de la persistance du caractère spécifiquement normand on la trouverait aisément dans cette phrase du maréchal Foch : « Je suis tranquille, les Normands sont là. » Les pertes subies par le 36 e , le 74 e et le 129 e régiment d'infanterie pendant la première guerre mondiale devaient assurément leur mériter pleinement la confiance témoignée,

comme le disait un refrain fameux à l'époque aux « braves soldats du général Mangin ».

L'installation provisoire du gouvernement belge en exil au Havre contribua peut-être à l'établissement de cultivateurs flamands, recherchant des terres moins bouleversées par les combats. Des ouvriers agricoles polonais vinrent aussi remplacer dans les fermes, de la Normandie orientale principalement, une main-d'œuvre en voie de diminution.

La richesse de la Normandie était d'ailleurs une partie de celle de la France , et on ne peut oublier que le ministre des finances Chéron, représentant inamovible du Calvados, put alors présenter un budget national en équilibre, phénomène exceptionnel, et sans lendemain.

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Ampleur sans précédent dans l'histoire normande, la troisième invasion allemande qui devait entraîner la chute de la IIIe République.

Les bombardements préliminaires, puis les incendies systématiques de l'ennemi, avaient détruit des quartiers entiers à Rouen, à Evreux, à Louviers, au Havre, et seul l'exode spontané succédent à l'évacuation organisée avait limité le nombre des victimes civiles lors des combats livrés sur toutes les vallées, autour de Saint-Valéry-en-Caux, ou d'Evreux.

Les allemands entrent à Rouen le 9 juin 1940.
Pendant 4 ans la Normandie subit le sort réservé aux zones occupées.

En Juin 1944, elle se retrouve au coeur des évènements, le débarquement lui donne l'occasion de participer à l'écriture d'une page d'histoire mondiale.

Utilisant les enseignements de l'expérience de Dieppe au mois d'août 1942, le débarquement devrait commencer dans la nuit du 5 au 6 juin 1944 par des opérations aéroportées d'une ampleur sans précédent.

Tandis que les troupes venues par mer les rejoignaient, puis élargissaient la tête de pont, des ports artificiels étaient établis sur le littoral et celui d'Arromanches atteste encore l'ampleur des efforts consentis pour la libération. Anglais, Canadiens, Américains, Polonais, Norvégiens, Français combattirent pendant des semaines dans des conditions difficiles.

Certains épisodes sont restés célèbres:

les parachutistes de Ste mère église,

la prise de Pegasus Bridge,

l'assaut de la pointe du hoc...

Les principaux combats en Normandie s'achevèrent par

la libération de Coutances,

d'Avranches, de Granville.

La 2ème DB du général Leclerc participa aux opérations autour de Mortain et de Falaise.

Rouen fut libéré le 31 Août et le Havre le 12 Septembre.

Histoire d'un grand résistant Havrais, fondateur de l'heure H:

Henri Chandelier (grand père du webmaster) est né le 18 Août 1892 au Havre.

Il était installé quincaillier, place de l'église à Sanvic. Il s'est dépensé avec une abnégation complète et une compétence reconnue dans ses fonctions de chef et d'agent de liaison du réseau Buckmaster "Hamlet".
1942 voit le renaissance du mouvement créé par Gérard Morpain. Sous l'impulsion de Roger Mayer, de Henri Chandelier, de Maurice Frémont, un groupe paramilitaire est constitué sous le nom de l'heure H. Ce réseau publie un journal clandestin l'Heure H qui vient prendre place aux côtés du Patriote.

Il s'occupe de porter secours aux réfractaires en leur fournissant de faux papiers munis des cachets les plus officiels et les plus variés. Il fabriquera ainsi plus de 10000 pièces diverses qui sauveront de nombreux patriotes recherchés par les polices vichystes et allemandes.

Déporté pour intelligence avec l'ennemi, en mars 1944, il est mort pour la France au camp de Flossenburg.
Promu chevalier de l'ordre de la légion d'honneur, une plaque à sa mémoire est scellée place Henri Chandelier, sur la maison où se tenait sa quincaillerie.

Animation du Déroulement complet du débarquement

En mémoire de la 51ème division Écossaise

Extrait du "Petit Havre" du 2 Juin 1944:
Les camemberts sont maigres et pas fameux, mais il est possible, nous assure-t-on, de les améliorer en leur faisant subir la préparation suivante. Prenez un camembert maigre, grattez-le et écrasez-le dans une casserole. Ajoutez une noix de beurre et trois cuillères de lait. Faites chauffer en remuant. Le camembert se liquéfie. Retirez-le du feu au premier bouillon et laissez refroidir. Votre camembert sera devenu une excellente crème de fromage.

Le Léopoldville à Cherbourg:

Le 24 Décembre 1944 à 17h50, le destin de 2200 soldats de la 66ème division d'infanterie américaine et de 120 hommes d'équipage d'origine belge comme le navire, bascule.
A 5 milles des côtes, un sous-marin allemand à l'affut, le U-Boat 486, aperçoit la masse gigantesque de 153m de long.
La proie est facile, il crache ses torpilles. Deux d'entre elles crèvent la coque du cargo par tribord arrière.
782 morts noyés dans une eau d'à peine 8°. A 21h les 11500 tonnes du Léopoldville sont couchées sur le flanc par moins 600m de fond. Il ne sera jamais renfloué. Le désastreux naufrage est classé secret défence aus états unis.
Cependant, l'épave fait toujours parler d'elle dans le monde de la plongée sous-marine.
1985, Charles Lebrun, Ingénieur et moniteur de plongée, découvre l'épave. Il dépouille les archives, cherche des témoins du drame. Pas moins de 20 plongées lui seront nécessaires pour lui faire découvrir l'ensemble d'un bâtiment, dont il n'existe pas de cliché photographique.
Et pourtant, entre mille, Charles Lebrun le reconnaît: en haut de la page 9 de Tintin au Congo (1931) Hergé l'avait dessiné jusqu'au plus petit détail! C'est bien du Léopoldville qu'il s'agit. Quand il effectuait les liaisons entre Anvers et le Congo Belge.

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La reconstruction : les batailles avaient laissé bien des villes normandes sérieusement endommagées, certaines même complètement rasées, et la désorganisation générale de l'économie française ne permettait pas aux sinistrés d'espérer un effort général comparable à celui dont avaient pu bénéficier les régions dévastées du nord après la première guerre mondiale.Il fallut parfois 20 ans pour voir disparaître enfin les baraquements provisoires dont les sinistrés avaient dû se contenter pendant de trop longues années.

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Le personnel politique désigné par les départements normands devait aussi tenir une grande place dans la vie politique du régime si difficilement établi. Des hommes politiques qui avaient commencé leur carrière avant la guerre, ou qui s'étaient alors hissés à l'ampleur d'un rôle national allaient s'affirmer successivement, comme les présidents André Marie,

Pierre Mendès France

ou Joseph Laniel,
comme Terrenoire et Louvel représentants des formations aussi variées que le parti radical socialiste, le parti républicain de la liberté ou le mouvement républicain populaire

ou comme le président de la République René Coty.

Histoire du Havre en photos

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La Ve République  s'établit sans aucun remous en Normandie.

L'essor de l'aviation commerciale diminuait d'autre part le rôle du Havre comme port de passagers transatlantiques et il fallut le relais des cars ferries pour remédier dans une certaine mesure à cette situation.

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