Les Gardes d'honneur locales du premier empire
Ces gardes sont crées de plusieurs façons différentes. Tantôt c'est l'initiative individuelle, tantôt la volonté municipale, tantôt l'impulsion préfectorale qui donnent naissance à cette garde. Les divisions qui se forment en 1803, pour le voyage du premier Consul en Normandie, sont presque toutes municipales.
Si en effet, quelques gardes de l'ouest sont presque uniquement formées de fils de riches propriétaires, il en est d'autres où l'on voit surtout des commerçants (Eure). C'était une bonne note aussi pour les employés de l'état, que d'avoir fait partie de la garde d'honneur mais cela eut des concéquences fâcheuses. Beaucoup de ces employés se ruinèrent pour entrer dans des corps où il fallait d'armer, s'équiper et s'habiller à ses frais. En principe, les gardes ont toujours été volontaires et leurs fonctions gratuites.
Quel était maintenant le service auquel ces corps étaient appelés? La garde à cheval se portait au devant de l'empereur, généralement jusqu'au premier relai. Puis se groupaient autour de la voiture impériale. Pendant son séjour dans la ville, la garde à cheval l'accompagne dans ses sorties.
Napoléon décida ensuite: "les compagnies qui dans les villes où il a passé se sont formées pour lui servir de garde d'honneur pourront assister comme les députations des gardes nationales au couronnement de sa majesté en tel nombre qu'il conviendra à chacune de ces compagnies". Le jour du couronnement, ils furent réunis en une brigade sous les ordres du colonel Beaumont, aide de camp de Murat. La brigade était divisée en deux sections. Les détachements de Louviers, Rouen, Le Havre, Fécamp, Bolbec, Elbeuf faisaient partie de la première, sous les ordres du colonel Cazin-Caumartin.
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Garde d'honneur de Caen |
Garde d'honneur d'Elbeuf |
Garde d'honneur du Havre |
Garde d'honneur de Louviers |
Garde d'honneur de Rouen |
Un an après, le gouvernement essaya de transformer ces gardes d'honneur locales en un corps militaire. Le 26 novembre 1805, les compagnies de grenadiers et de chasseurs de la garde nationale formeront dans la suite la garde d'honneur de sa majesté lorsqu'elle se rendra dans les départements. Certaines gardes d'honneur se sentirent cruellement atteintes et protestèrent. Les gardes d'honneur furent encouragées à se rendre à l'armée. Dans quelques villes, les gardes d'honneur furent exempts du service de la garde nationale (Manche, Calvados, etc.) A Gournay, appuyés par la municipalité, les gardes se refusèrent à faire le service de la garde nationale, que demandait d'eux l'autorité militaire. Ils furent dissous.
En 1808, les gardes d'honneur n'ont plus l'existence dans les cérémonies publiques, le ministre rappelle que la garde a cessé d'exister par l'absence de l'empereur et les drapeaux sont déposés à la préfecture (4 janvier 1809). Il ne faudrait pas croire cependant que les ordres du ministre aient été exécutés partout. "Une garde d'honneur se forme spontanément et librement sous la direction de l'autorité préfectorale si elle se compose d'habitants de plusieurs communes, et de l'autorité municipale si elle ne se compose que des habitants d'une seule commune. Elle nomme ses officiers et demeure à la disposition du maire, mais ne forme pas un corps politique.
Dès les premiers bruits d'un voyage possible de Napoléon dans l'ouest, de nouvelles gardes se forment en mars 1809, dans l'Orne et en Avril dans l'Eure.
En 1812, l'uniforme sera partout celui de la garde nationale, le règlement de la garde nationale servira pour la garde d'honneur.