2 Mars 1812, un grand nombre de banqueroutes des entreprises industrielles, l'interrruption du commerce maritime et une mauvaise récolte de blé de 1811, laisse planer sur la ville de Caen, une certaine morosité.
A Caen, il se trouve sur le pavé, les deux tiers des ouvriers et la misère est grande. Le dépôt de mendicité créé en 1809 pour offrir un asile au malheur et réprimer la mendicité opiniâtre, ouvre ses portes dans l'abbaye aux dames de Caen, le 1 er Février 1812.
Pour ne pas jetter l'alarme, l'administration ne doit pas porter atteinte à la libre circulation du blé en manifestant son inquiétude face à l'approvisionnement futur.
Au matin du lundi 2 mars 1812, la halle aux grains de la ville de Caen, l'église désaffectée de la place Saint Sauveur, la "populace" proteste contre le prix élevé de l'orge et du blé, alors que l'ouvrage manque. "Du travail et du pain" criait-on sous la halle.
Devant une foule de femmes furieuses voulant acheter du pain, le prefet, le baron Méchin, est scandalisé par la présence d'enfants de 12 à 13 ans, et ne doute plus que cet acharnement à mettre des enfants en avant fut un mouvement dirigé. Il ordonne au commissaire de police Oyon de signaler les plus mutins, pour que ceux qui persisteraient seraient arrêtés.
"On veut mettre nos enfants à Bicêtre! (la prison de la Maladrerie). répond une femme.
Les gendarmes retournent dans la halle et font évacuer "les turbulents".
Lentaigne de Logivière, né à Caen en 1769, est nommé par Napoléon, maire de Caen en 1806. Le prefet Mechin nourrissait une particulière antipathie vis-à-vis du maire.
On affirme que le maire et le prefet ont été bousculés à la halle aux blés, pour la cherté des grains. Le prefet a jeté de l'argent à la populace pour que l'on se porte à le ramasser, et de là il s'est échappé chez lui. (18 Francs, un ouvrier gagne 1 franc pour une journée de 12 heures de travail).
Le rapport de l'inspection générale de la gendarmerie conclut dans un bilan circonstancié des incidents, que "des pierres furent jetées" dans les fenêtres du préfet. Ainsi, il apparait certain qu'il n'y eut aucun blessé, aucune violence contre les personnes, ni même de pillage dans la matinée du 2 mars.
La foule oisive, se dirige sur le moulin de Montaigu. Un détachement de la compagnie de réserve et Mr le Colonel Guérin s'interposent entre cette propriété et les séditieux, mais trop faibles pour arrêter ce torrent, la maison fût pillée.
"Le peuple annonçait l'intention de tuer Mr Mottelay, propriétaire". "On a vu dans le pillage, s'indigne le prefet, des hommes qui se disaient affamés, jeter la farine en l'air, égorgaient des bestiaux et enlevaient les objets précieux!"
Les différents couriers relatifs à l'enquête ne font pas état du sacrifice des bestiaux, ceci pourrait donc bien n'être qu'une simple rumeur pour augmenter l'indemnisation. Le pillage du moulin de Montaigu va permettre à Mottelay de régler une partie de sa dette avec le dédommagement des dégâts occasionnés par les révoltés. Le 27 mai 1813, un décret fixe la somme de 6388.31 Francs pour dommages occasionnés, qui sera payée sur les revenus de la ville. Les embarras de Mottelay, antérieurs à l'émeute de 1812, entraîneront sa faillite définitive et la cession des moulins en 1815.
Quand la situation se dégrade, les autorités ne parvinrent à réunir que 12 gendarmes et 113 hommes des compagnies de réserve dont la moitié se composait de recrues admises depuis 8 jours.
Le lendemain, 3 mars à 7 heures, de fortes patrouilles parcourent la ville. Près de 300 gardes nationaux dont leur nombre se renforcera dans la journée des gardes des arrondissements de Bayeux et de Falaise. La ville est sous surveillance d'un commissaire spécial Moreau de la Roquette, nommé par l'empereur en aout 1811.
Le 5 mars, 200 hommes du 113e régiment d'infanterie arrivent de Valognes. Dans les jours qui suivent les incidents du 2 mars, une inquiétude sourde semble peser sur la ville silencieuse. L'ordre est parfaitement rétabli.
"Un petit garçon de 10 ans a rapporté une culotte de velour, une bague en or et un sac à Mme Mottelay.
"L'achat des céréales, base de l'alimentation, constitue la préoccupation essentielle des gens modestes. Or le prix du sac de blé, fluctuant chaque jour, atteignait en février 1812, le double du prix ordinaire. Si on corrige la populace lorsqu'elle franchit les bornes de la tranquillité, il faut aussi prendre tous les moyens d'éviter qu'elle ait occason de se plaindre avec apparence de raison. Les affameurs sont des gens à surveiller sans cesse et particulièrement dans un moment de disette."
Le 4 mars, le prefet évoque le rassemblement populaire de manière plus inquiétante à l'intention du gouvernement.
"Le germe de sédition n'est pas étouffé." provocations de quelques individus mal famés qui ont insultés deux gardes d'honneur.
On assurait aussi que les Anglais croisaient devant la côte et menaçaient de descendre.
Pourtant le commissaire Fournier, envoyé secrètement par le mnistre de la police, ne détecte "aucune marque ennemie ou étrangère dans cette affaire".
Le comte d'empire Réal écrit, "j'ai signalé il y a plusieurs années à monsieur le prefet du Calvados, une espèce de société qui sous le nom de Frères Lubin, réunissait les anciens carabots (ouvriers du port), qui à Caen comme à Rouen, ont fait parler d'eux dans les premiers jours de la révolution". En fait "les carabots" étaient une société fondée par les bourgeois de la ville, et se fixaient pour mission de veiller à l'ordre et à l'exécution des lois.
La menace d'une contagion transpire de tous les rapports des représebtents de l'état. Le 10 mars, le sous prefet de Vire écrit que depuis quinze jours les vols se multiplient dans l'arrondissement. Le maire de Verson dénonce les liaisons entre la populace de la ville et celle des campagnes environnantes.
Dans la Manche, le 18 mars, un attroupement de femmes avait arrêté des boulangers qui apportaient du pain, et s'en étaient emparées sans le payer.Dans les derniers jours de mars, un attroupement à Pont l'Evêque et un tumulte à Honfleur sont signalés.
Dans un courrier qu'il adresse au ministre de la police, le 26 avril, le commissaire spécial constate que la situation critique du peuple, privé au même instant de travail et de pain, va toujours en empirant, sans qu'on y aperçoive de remède.
Le 3 mars à minuit, le Duc de Rovigo, ministre de la police, annonce la décision de Napoléon.
"Il ne faut point faire grâce aux sortes de propos qui ont été tenus tels que ceux dont vous me rendez compte". L'empereur envoie à Caen le général de division Durosnel, son aide de camp. Sa majesté fait diriger sur le Calvados environ 4000 hommes de troupes. Le ministre ajoute avec un certain cynisme "je vous le répète, il faut beaucoup de fermeté, ce n'est la faute de personne si la récolte de 1811 a été mauvaise."
Le samedi 7, les troupes de la garde impériale investissent la ville.Les faubourgs coupables sont consternés, tremblent. "Anéantir les rumeurs malveillantes" est la première exigence du général. La seule presse autorisée que peuvent lire les Caennais, le journal du Calvados, a pour fonction de publier les annonces officielles, rédigées parfois par le prefet en personne.
L'irruption de l'armée impériale est le signal attendu pour engager à froid les opérations policières que la prudence avait retardées. Le jour même de son arrivée, le général reçoit du prefet "la liste des séditieux les plus marquants qui ont pris part à l'émeute populaire, avec des notes détaillées sur chacun d'eux.
Dans la nuit sont arrétés, à peu près quarante individus des deux sexes et de tout âge, tous de la plus misérable condition.
"L'épouvante entrait au coeur des ennemis de l'ordre". A la tombée de la nuit, le prefet dénombre 50 détenus, et entre autres celle d'un individu prévenu d'avoir crié au milieu de la rumeur: "nous vivons sous un gouvernement féroce". Le commissaire a modifié la teneur de la phrase séditieuse dénoncée dans son rapport, "nous sommes régis par des lois tyranniques". On aurait pu s'étonner de ce style déclamatoire, dans lequel il est bien difficile de reconnaître ces cris qui partent habituellement au milieu des foules. La veille du procès, le nombre de prévenus en état d'accusation est de 61.
Les séditieux du 2 mars ne sont pas jugés par un tribunal civil, comme pouvait le laisser présumer la nature des délits, mais par une "commission militaire", mise en place sur ordre de l'empereur par le général Durosnel. Commandant les troupes du Calvados et de l'Orne, il convoque les membres de la cour.
La seule pièce officielle subistant du procès de mars 1812 est le jugement. Le reste du dossier est demeuré introuvable.
Le nombre des témoins est de 76. Une grande difficulté pour trouver des témoignages contre les émeutiers est soulignée par le ministre de la police. La rumeur d'une sentence rendue d'avance avait provoqué son irritation.
Le jugement est rendu dans la nuit du 14 au 15 mars, à une heure du matin.
L'article 91 du code des délits et des peines prévoit que: "l'attentat ou le complot dont le but sera, soit d'exciter la guerre civile en armant ou en portant les citoyens ou habitants à s'armer les uns contre les autres, soit à porter la dévastation, le massacre et le pillage dans une ou plusieurs communes, seront punis de la peine de mort". Sur
la base de cet article qui ne correspond aucunement aux actes commis à Caen le 2 mars, sans l'ombre d'un massacre, quatre hommes et quatre femmes sont condamnés à mort.
"Tout pillage, tous dégâts de denrées ou marchandises, effets, propriétés, mobiliers commis en réunion ou en bande, et à force ouverte, sera puni des travaux forcés à temps, et condamné à une amende de 200 Francs à 5000 Francs". Ces articles 440 et 441 justifient 8 condamnations à 8 ans travaux forcés et 9 à 5 ans de réclusions.
Il n'y avait eu, le 2 mars, ni armes, ni morts, ni blessés et le calme fut rétabli le soir même. Le but évident de ce jugement est d'instaurer une terreur.
Le jugement |
1 |
Samson Auguste |
19 ans |
excoriateur |
peine de mort |
exécuté le 15 mars 1812 |
2 |
Lhonneur Nicolas |
41 ans |
maître d'écriture |
peine de mort |
exécuté le 15 mars 1812 |
3 |
Barbanche François |
33 ans |
marin |
peine de mort |
exécuté le 15 mars 1812 |
4 |
Vesdy Jacques |
51 ans |
blanchisseur |
peine de mort |
exécuté le 15 mars 1812 |
5 |
Provost Catherine |
48 ans |
dentellière |
peine de mort |
exécutée le 15 mars 1812 |
6 |
Gougeon Françoise |
28 ans |
dentellière |
peine de mort |
exécutée le 15 mars 1812 |
7 |
Trilly (fille) |
20 ans |
rentière |
peine de mort |
contumace, graciée en 1814 |
8 |
Retour (femme) |
28 ans |
filassière |
peine de mort |
contumace, graciée en 1814 |
9 |
Tostain Michel |
17 ans |
basestamier |
8 ans Travaux Forcés |
Bagne d'Anvers |
10 |
Alix Charles |
21 ans |
vidangeur |
8 ans Travaux Forcés |
Bagne d'Anvers |
11 |
Thouroude Nicolas |
37 ans |
journalier |
8 ans Travaux Forcés |
Bagne d'Anvers |
12 |
Lami François |
17 ans |
basestamier |
8 ans Travaux Forcés |
Bagne d'Anvers |
13 |
Pavie |
|
dentellière |
8 ans Travaux Forcés |
libérée le 17 avril 1814 |
14 |
Duchemin Angélique |
29 ans |
brouettière |
8 ans Travaux Forcés |
libérée le 17 avril 1814 |
15 |
Besnier Suzanne |
34 ans |
dentellière |
8 ans Travaux Forcés |
libérée le 17 avril 1814 |
16 |
Bertaux Geneviève |
35 ans |
dentellière |
8 ans Travaux Forcés |
libérée le 17 avril 1814 |
17 |
Dubois Marie |
53 ans |
dentellière |
5 ans de réclusion |
décédée le 16 décembre 1812 |
18 |
Sautier Marie |
60 ans |
fileuse |
5 ans de réclusion |
décédée le 26 décembre 1812 |
19 |
Gougeon Jeanne |
25 ans |
fileuse |
5 ans de réclusion |
libérée le 17 avril 1814 |
20 |
Bazannier Michel |
16 ans |
journalier |
5 ans de réclusion |
libérée le 17 avril 1814 |
21 |
Hettier J Baptiste |
36 ans |
porteur |
5 ans de réclusion |
libérée le 17 avril 1814 |
22 |
Renard Marie C |
31 ans |
dentellière |
5 ans de réclusion |
libérée le 17 avril 1814 |
23 |
Giffard Joseph |
30 ans |
journalier |
5 ans de réclusion |
libérée le 17 avril 1814 |
24 |
Lebailly Benjamin |
20 ans |
journalier |
5 ans de réclusion |
libérée le 17 avril 1814 |
25 |
Aubert François |
34 ans |
boucher |
5 ans de réclusion |
libérée le 17 avril 1814 |
26 |
Queron Jean Jacques |
17 ans |
tisserand |
5 ans sous surveillance |
armée, libéré le 26 avril 1812 |
27 |
Burnouf Jean |
18 ans |
journalier |
5 ans sous surveillance |
marine, libéré le 26 avril 1812 |
28 |
Marguerit Julien |
15 ans |
couvreur |
5 ans sous surveillance |
marine, libéré le 26 avril 1812 |
29 |
Larieux Prosper |
17 ans |
journalier |
5 ans sous surveillance |
marine, libéré le 26 avril 1812 |
30 |
Flambart Louis |
15 ans |
basestamier |
5 ans sous surveillance |
marine, libéré le 26 avril 1812 |
31 |
Yon Auguste |
14 ans |
basestamier |
5 ans sous surveillance |
marine, libéré le 26 avril 1812 |
32 |
Legouteux Pierre |
18 ans |
basestamier |
5 ans sous surveillance |
marine, libéré le 26 avril 1812 |
33 |
Dupont Edouard |
18 ans |
basestamier |
5 ans sous surveillance |
marine, libéré le 26 avril 1812 |
34 |
Thouroude J Baptiste |
16 ans |
journalier |
5 ans sous surveillance |
marine, libéré le 26 avril 1812 |
35 |
Provost Adolphe |
17 ans |
basestamier |
5 ans sous surveillance |
marine, hotel dieu |
36 |
Marguerit M-Anne |
54 ans |
marchand |
5 ans sous surveillance |
marine, libérée le 17 mars 1812 |
37 |
Samson Julie |
14 ans |
dentellière |
5 ans sous surveillance |
marine, libérée le 17 mars 1812 |
38 |
Bordel Françoise |
22 ans |
dentellière |
5 ans sous surveillance |
marine, libérée le 17 mars 1812 |
39 |
Hartel Julie |
23 ans |
dentellière |
5 ans sous surveillance |
marine, libérée le 17 mars 1812 |
40 |
François (fille) |
27 ans |
brouettière |
5 ans sous surveillance |
marine, libérée le 17 mars 1812 |
41 |
Soude Julie |
20 ans |
dentellière |
5 ans sous surveillance |
marine, libérée le 17 mars 1812 |
42 |
Bouilly Pierre |
19 ans |
journalier |
5 ans sous surveillance |
marine, libérée le 19 mars 1812 |
43 |
Colas Michel |
29 ans |
cordonnier |
5 ans sous surveillance |
marine, libérée le 19 mars 1812 |
44 |
Lemarchand Pierre |
27 ans |
basestamier |
5 ans sous surveillance |
marine, libérée le 19 mars 1812 |
45 |
Lebailly J Baptiste |
17 ans |
basestamier |
5 ans sous surveillance |
marine, libérée le 19 mars 1812 |
46 |
Colas Joseph |
27 ans |
cordonnier |
5 ans sous surveillance |
marine, libérée le 19 mars 1812 |
47 |
Vavasseur J François |
62 ans |
marchand |
5 ans sous surveillance |
marine, libérée le 19 mars 1812 |
48 |
Louvet Jacques |
20 ans |
basestamier |
5 ans sous surveillance |
marine, libérée le 19 mars 1812 |
49 |
Cingal Etienne |
32 ans |
porteur |
5 ans sous surveillance |
marine, libérée le 19 mars 1812 |
50 |
Samson Pierre |
27 ans |
vidangeur |
5 ans sous surveillance |
marine, libérée le 18 avril 1812 |
51 |
Bertaux Virginie |
17 ans |
fileuse |
acquité |
|
52 |
Yon Charles |
52 ans |
marchand |
acquité |
|
53 |
Fremont |
30 ans |
dentellière |
acquité |
|
54 |
Bertou Pierre |
14 ans |
eperonnier |
acquité |
|
55 |
Lavoine Anne |
45 ans |
journalière |
acquité |
|
56 |
Gary François |
13 ans |
dentellière |
acquité |
|
57 |
Thibout Michel |
3 ans |
tourneur |
acquité |
|
58 |
Soude Marguerite |
50 ans |
dentellière |
acquité |
|
59 |
Basley François |
28 ans |
Marchand |
acquité |
|
60 |
Hue Pierre |
25 ans |
maçon |
acquité |
|
61 |
Hamel J Charles |
36 ans |
barbier |
acquité |
|
Auguste Samson, le plus jeune des fusillés, était l'auteur des "vociférations les éclatantes" : "passez-moi le prefet, je vais l'écorcher comme un vieux cheval!"
Catherine Provost, l'une des séditieuses qui ont poursuivi M le prefet. Son fils a lancé des pierres et cassé les vitres des bureaux de la préfecture.
François Barbanche, "séditieux des plus coupables" avait menacé notamment M le Maire et a volé 3 sacs vides à la halle.
Jacques Vesdy avait crié sur le passage des émeutiers: "qu'est-ce c'est que tous ces Jacobins-là?"
Tout
au long des mois d'avril, mai et juin, l'approvisionnement en graines est chaotique. Le pain rare et parfois absent dans les boulangeries. On fait du pain avec de la farine de pommes de terre, de riz, de fèves, de pois.
Le 14 juin, un arrêté vise à introduire par tous les moyens possibles, le riz dans la consommation.
Cet aliment sain, nourrisant, agréable au goût, et qui s'apprête d'une foule de manières différentes, peut, dans les circonstances actuelles, remplacer les grains devenus si rares et si chers.
S'il demeure enthousiaste, le 24 juin, "je ne puis trop m'applaudir, le riz nous sauve" le responsable du département signale au ministre du commerce "la répugnance" d'une partie de la population "on est parvenu à faire croire à un grand nombre de malheureux que le riz se fabrique avec de l'alun (produit chimique utilisé en tannerie), que dans le riz plus commun il entre du plâtre, que tous ceux qui s'en nourrissent un mois périssent".
Nos Normands à tête de fer préfèrent un horrible pain d'avoine à un pain superbe fait à deux tiers de froment et un tiers de riz.
Un nouvel arrêté, le 24 juin ordonne "des poursuites rigoureuses contre tous les individus qui isolément, en réunion ou par bandes, dévastent les récoltes et fruits d'autrui".
Lorsque l'année 1812 s'achève, les moissons ont fourni des grains en quantité suffisante pour que s'estompe la menace de la disette mais le marché reste fragile et les approvisionnement aléatoires. Les incidents se raréfient.
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