L'abbé Pierre, enterré en Normandie à Esteville.
Henri Grouès , dit l' Abbé Pierre , né le 5 août 1912 à Lyon , mort le 22 janvier 2007 à Paris , est un prêtre catholique français , résistant puis député ,
fondateur en 1949 des Compagnons d'Emmaüs , une organisation caritative laïque destinée à aider les pauvres , les exclus et les réfugiés ,
et de la Fondation Abbé Pierre pour le logement des défavorisés pour les sans domicile fixe (SDF) . Des sondages l'ont désigné dix-sept fois « personnalité du mois préférée des Français »
L'abbé Pierre meurt le lundi 22 janvier 2007 , tôt le matin (5 h 25 heure locale), à l' hôpital du Val-de-Grâce à Paris, des suites d'une infection du poumon droit consécutive à une bronchite. Il était âgé de 94 ans.
Il affirmait : « J'ai passé ma vie à prier Dieu pour mourir jeune ». Et il ajoute : « Vous voyez c'est raté ! ».
Les réactions en France sont rapides.
Le jour de sa mort, le président de la République française Jacques Chirac a salué la mémoire de l'abbé Pierre et a estimé qu'avec sa disparition « c'est la France entière qui est touchée au cœur ».
« Au mouvement Emmaüs et à la Fondation Abbé Pierre, à tous ses militants et bénévoles, le Président de la République fait part de sa grande peine et l'expression de toute sa solidarité ».
L'ensemble de la classe politique française reconnaît le travail réalisé par l'abbé Pierre, notamment Dominique De Villepin , Premier ministre qui saluait « l'homme de cœur et d'engagement ». Dans un communiqué publié par Matignon , le Premier Ministre souligne que « l'abbé Pierre a été, toute sa vie durant, une force d'indignation capable de faire bouger les cœurs et les consciences » : « Défenseur du droit au logement, fondateur des communautés d'Emmaüs, il s'est consacré sans relâche à aider les plus pauvres à tracer leur chemin. L'abbé Pierre nous a montré la voie de la générosité individuelle et collective. Il manquera à tous les Français », conclut Dominique de Villepin.
De tous bords, les politiques ne tarissent d'éloges pour l'abbé Pierre. Ainsi, par exemple, Ségolène Royal — candidate socialiste à l'élection présidentielle française 2007, déclare-t-elle au micro de la radio RTL que « Le long cri de colère de l'abbé Pierre contre la pauvreté ne doit pas s'éteindre », tandis que Nicolas Sarkozy , candidat UMP à la même élection déclarait, lui, dans un communiqué, que « avec la disparition de l'Abbé Pierre, le cœur de la France est en berne ».
L'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing a demandé à ce que soient célébrées « des obsèques nationales » en l'honneur de l'abbé Pierre. La présidence de la République s'est prononcée le jour de sa mort pour savoir si un « hommage national » ou un « deuil national » (la plus haute distinction funéraire française) serait rendu. Conformément aux souhaits de la Fondation Abbé Pierre et la famille qui semblait s'opposer à la seconde option, c'est la première option qui a été choisie (réservée tout de même à des personnalités exceptionnelles telles avant lui, Jean-Paul II et le Commandant Cousteau ), plus conforme au testament de l'abbé qui préférait que tout l'argent serve plutôt à la collecte au profit des œuvres de sa Fondation, à laquelle il a donné tout au long de sa vie l'ensemble de ses droits ainsi que les dons personnels faits à son nom.
Selon le communiqué officiel de la Fondation qui porte son nom, une chapelle ardente est ouverte à tous, les mercredi 24 janvier et jeudi 25, toute la journée, à l'hôpital du Val-de-Grâce à Paris, où son cercueil simplement surmonté de sa canne et son bérêt est exposé aux remerciements du public ; un hommage populaire à l'abbé Pierre est prévu le jeudi 25 janvier au Palais Omnisports de Paris-Bercy , de 19 à 23 heures. Par ailleurs des livres d'or collectent les hommages populaires à Paris, Metz et dans plusieurs communautés Emmaüs du Sud de la France ; face aux demandes, d'autres communautés Emmaüs en France ou dans le monde recueillent aussi les hommages du public.
Les obseques se sont déroulées le vendredi 26 janvier à 11 heures, en la cathédrale Notre-Dame de Paris . Diverses personnalités de tout bords se sont joins a la ceremonie : Jacques Chirac , Valéry Giscard d'Estaing , Dominique de Villepin , de nombreux minstres français... ainsi que de nombreux compagnons d' Emmaus et une immense foule anonyme. Son cercueil a ensuite été transféré vers sa communauté d' Esteville en Seine-Maritime , où l'abbé Pierre a été inhumé dans la plus stricte intimité. Suite à la demande de la famille, les drapeaux français ne seront pas mis en berne.
De très nombreuses associations et fondations françaises ou internationales qui ont milité avec l'Abbé Pierre dans des causes communes en faveur des plus démunis lui rendent un vibrant hommage par des communiqués officiels (sauf la LICRA qui ne lui a accordé aucun pardon malgré sa sincère repentance envers ceux qu'il aurait maladroitement blessé).
Plusieurs personnalités politiques se prononcent déjà pour le transfert de sa tombe au Panthéon , en dépit de ce que voulait l'abbé dans son livre-testament et ses déclarations, conscient de son immense popularité et des responsabilités que lui imposait cette confiance, confiance qu'il portait à la fois « comme une arme », capable de soulever une population tout entière pour le soutenir, « et une croix » très lourde à porter et qui ne lui épargnerait rien.